dimanche 18 mars 2007

Sécession

« Bien des années plus tard, dans la ville écorchée, face aux vents déchaînés, j’en appelais aux mots de Rimbaud, d’Artaud ou de Duprey. À une heure si grave, comment ne pas penser à ces voleurs de feu qui allumèrent, des siècles durant, les brasiers du cœur et de l’imagination, de soif et d’insomnie, pour ne bâtir d’autre empire qu’à l’intérieur de soi. Pour faire taire au cœur de l’homme la guerre vaine et, par la magie des mots, exorciser les démons. Comme dans le combat de Jacob avec l’Ange, dans le ravin de Yabboq, celui qui supplanta par le mensonge et la ruse devient enfin un autre, tous les autres, pour avoir affronté en lui la face de Dieu. Oui, contre les forces aveugles, toutes les puissances stériles, choisissons le combat qui grandit. Alors cet ouvrage, pour refuser la fatalité et le vertige, pour chasser la peur qui crie au fond de nous !
Tourne et craque la terre dans l’obscur mystè
re où se débattent voix et masques, victimes et bourreaux ! Derrière l’urgence de chaque jour, je rêve d’une parole qui défriche, d’une parole plus longue et qui sauve. » (Éloge des voleurs de feu)

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Villèle. Merci de continuer ce blog. Citation superbe.

Anonyme a dit…

Cher Villèle,

Relire un extrait d'éloge des voleurs de feu est pour moi, aujourd'hui, une vraie torture. Mais il nous faut tenir et continuer.

Oui, cette bataille n'a pas été livrée mais il en livrera d'autres. Son heure viendra. Là il n'a pas été maitre de son destin et nous le savons.

Le feu qui couve en lui est trop intense. Demain, son jour viendra. Il laissera son feu s'exprimer et nous serons encore là, pour lui et pour la France.

Anonyme a dit…

Pourquoi ressasser vos rancoeurs ? Ce n'était pas son heure, voilà tout. La route est longue, qui mène à la sagesse... Celle qui consiste à accepter les réalités telles qu'elles sont et non comme on voudrait qu'elles soient.

Nicolas Sarkozy s'est battu, il s'est imposé dans son propre camp... C'est ça la réalité aujourd'hui.

Ce n'est pas fuir ses idéaux que de la regarder en face.

Anonyme a dit…

Bonjour Villèle,

Comme j'ai eu l'occasion de vous le dire déjà, bien que n'étant pas d'accord avec vous sur bien des points, j'espère que vous allez reprendre l'écriture sur votre blog.

Vos convictions, c'est un fait, sont toujours vivaces : pourquoi ne pas les confronter au quotidien, fort de votre connaissance de l'oeuvre de Villepin, à l'actualité?