lundi 12 mars 2007

Une élection sans projet visionnaire

L’absence d’une candidature de Dominique de Villepin oblige chaque citoyen à se positionner autrement que derrière le rassemblement qu’il aurait, mieux que personne, pu incarner. Ce positionnement doit être, pour ceux qui soutiennent le Premier ministre, peu confortable ; il oblige, en tout cas, à renier une partie de ses convictions pour accepter de soutenir un candidat qui serait moins pire, et non meilleur, que les autres.

Pour ce qui me concerne, après l’interventio
n télévisée, le jeudi 22 février, de Dominique de Villepin au journal de 20h, j’avais décidé, emporté par ma déception de le voir écarter l’idée d’une candidature, de prendre toute la distance nécessaire. C’est le sentiment que j’ai alors exprimé dans un message publié sur ce blog, que j’ai retiré le soir même après avoir appris qu’un appel à sa candidature devait être lancé le lendemain par le Rassemblement des Jeunes pour la Ve République.

Je publie, maintenant que « l’illusion lyrique
» d’une candidature est complètement dissipée, le message en question.


Laisser la France face à son destin

Tel semble être le sens de l’attitude du Premier ministre. Il refuse, visiblement, de saisir la chance, absolument unique, qui s’offre à lui : celle de créer les conditions d’une candidature à l’élection présidentielle, et de renverser une donne insatisfaisante pour des millions de Français
. Non, la campagne n’est pas à la hauteur. Non, on ne peut se contenter d’un débat aussi faible.
Je pourrais longuement et rigoureusement développer les raisons pour lesquelles ni le programme du PS ni celui de l’UMP, et e
ncore moins celui de l’UDF, - et à travers ces programmes, les candidats qui les portent, - ne me satisfont. Mais s’il s’agit de critiquer sans être en mesure de proposer une alternative, autant s’abstenir. Je préfère me dégager de ce débat politique à court terme, prendre toute la distance nécessaire avec une échéance qui ne pourra être porteuse d’une vision conforme à mes aspirations, et m’intéresser aux problèmes de fond, ainsi qu’à une lecture plus historique de la vie politique en France et ailleurs.
Certes, ce retrait de la course élyséenne était
, depuis longtemps, prévisible. Mais outre le fait que je sois de ceux qui pensent qu’«impossible n’est pas Français», et qu’une élection n’est jamais jouée plusieurs mois en amont, il est important d’affirmer ses convictions et de ne pas se décourager par mauvais temps. Que les calculs cyniques soient le lot de ceux dont les intérêts dépendent directement de ces élections, c’est dans l’ordre des choses, mais en tant que citoyen, avec l’exercice du libre-arbitre que cela comporte, il faut aller au bout de ses idées. Les défendre. Les appuyer par des arguments solides. Leur donner de la dimension. Ne pas se satisfaire de la rhétorique, de la démagogie et des incantations.
Dans ses positions de ce soir sur Nicolas Sarkozy
, Dominique de Villepin se renie. Il se prête à une analyse de circonstance, qui ne peut être fidèle à sa perception de la campagne, ni aux idées qu’il aurait pu défendre s’il s’était porté candidat. Il est dans son rôle de Premier ministre, et n’en sort pas. C’est un choix, et un devoir lié à sa fonction aussi. Mais ce n’est pas, à mon sens, l’intérêt du débat, et de la vie démocratique. Qu’on ne s’étonne pas que, dans un sondage récent, François Bayrou soit donné gagnant et contre Ségolène Royal et contre Nicolas Sarkozy dans un hypothétique second tour.
Peut-être la candidature de M. de Villepin n’aurait-elle pas été une solution à ce malaise. Peut-être aurait-elle été trop tardive, et incomprise. Mais elle portait, pourtant, une magnifique espérance, à hauteur d’une passion française.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Le 13 mars 2007,

Azouz Begag depuis ce matin

Soutient officiellement François

Bayrou !!!!!

Anonyme a dit…

J'espère que la suspension de ce blog ne sera que très temporaire, tant sa lecture en était intéressante et vivifiante.

Merci à toi, ami blogueur, pour toute la sensibilité et l'intelligence que tu y as mis ! C'était vraiment un régal !

Alors... à très vite !