lundi 26 février 2007

Villepin invite la France de demain à protéger son modèle social

Paris (Reuters) - À deux mois de la présidentielle, Dominique de Villepin a fait, lors du premier discours sur l'état social de la Nation, le bilan de son action à Matignon et a invité les futurs dirigeants du pays à préserver, en l'améliorant, le modèle social français.

"Notre pays est à un tournant"
, a fait remarquer le Premier ministre devant les membres du Conseil économique et social réunis au palais d'Iéna à Paris.


"Soit il se donne les moyens de poursuivre l'adaptation nécessaire de son modèle social, pour en garantir à la fois les principes et l'efficacité, et dans ce cas nous pourrons espérer le meilleur pour la France. Soit nous en restons à un statu quo à la fois coûteux et irresponsable dont les Français seront les premières victimes", a-t-il ajouté à l'adresse des candidats engagés dans la course à l'Elysée.

"J'ai pu constater depuis deux ans l'appétit de changement qui existe dans ce pays. J'ai fait l'expérience des réformes réussies, des décisions qui donnent des résultats. J'ai aussi connu l'échec"
, a reconnu le chef du gouvernement, un an après la mobilisation contre le Contrat première embauche, qui a sans doute brisé ses propres ambitions présidentielles.


En préambule à son discours, Dominique de Villepin a défendu avec vigueur le modèle social français, "part essentielle de
notre histoire et de notre identité". "Au coeur de ce modèle, il y a un principe de justice et de solidarité auquel nos concitoyens sont profondément attachés", a-t-il souligné.

Rappelant que, sous son action, le taux de chômage est passé de 10,2 à 8,6%, il a de nouveau fixé comme objectif de le ramener à 6% de la population active à l'horizon 2010. Il s'est félicité du dispositif du Contrat nouvelles embauches, qui a permis, a-t-il dit, la création de 50.000 emplois nouveaux "avec un coût nul pour les finances publiques".


"Flexisécurité à la française"

Au chapitre des "progrès à faire pour garantir la pérennité de notre modèle social", Dominique de Villepin a donné sa vision de ce qu'il a baptisé la "flexisécurité à la française".


Elle consiste d'abord à faire évoluer le droit et le contrat de travail par "la négociation et la concertation, avec le souci permanent de développer l'emploi et en veillant à ne pas fragiliser la situation des salariés".


Deuxième axe : réformer le dispositif de formation professionnelle. "Un système qui coûte près de 30 milliards d'euros aux Français doit être d'une efficacité irréprochable", a souligné le chef du gouvernement, qui a aussi plaidé pour une réforme du service public de l'emploi via une fusion de l'ANPE et de l'Unedic, comme l'a proposé Jacques Chirac.


Dominique de Villepin a invité à s'attaquer au problème des minima sociaux avec l'idée de "valoriser le travail plutôt que l'assistance". Un "suivi renforcé" du contrôle de la recherche d'emploi doit s'accompagner d'une modification du système d'allocations chômage "afin de le rendre plus incitatif à la reprise d'emploi", a-t-il dit.


Pour ce qui est des salaires, le Premier ministre a plaidé pour une "négociation au niveau des branches, qui permettrait à la fois de relever régulièrement le niveau du salaire minimal et d'accélérer la dynamique des salaires". "Car notre objectif final, ce n'est pas d'avoir toujours plus de salariés au niveau du smic. C'est au contraire de tirer tous les salaires vers le haut", a-t-il dit.


Il a proposé de doubler la prime pour l'emploi (de 80 à 160 euros par mois) "pour les salariés qui ont aujourd'hui les problèmes de pouvoir d'achat les plus lourds".


Après avoir demandé de donner priorité à l'emploi des femmes, des jeunes, et à la lutte contre les discriminations à l'embauche, le Premier ministre a consacré un long chapitre à la question du vieillissement de la population.


Le financement du risque de dépendance, la lutte contre les maladies neurodégénératives, l'amélioration du système de santé, mais aussi l'emploi des seniors devront, selon lui, être en tête de la feuille de route des futurs dirigeants de la France.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Quel risque ?

Je suis très impatient de découvrir les prochains sondages !
Si mon ptit doigt ne se trompe pas, il est fort à parier que Nicolas Sarkozy recule encore, et qu’à contrario, Ségolène Royal le dépasse !
Après le fameux trou d’air, Ségolène Royal a retrouvé une assurance inégalée à ce jour, et pas plus tard que ce matin sur France-Inter, elle s’est même permise de se lancer dans des blagues ponctuées d’un certain humour !!
Il n’y a peu de doutes : ce qu’elle est et le genre qu’elle se donne seront beaucoup d’atouts pour battre Nicolas Sarkozy, même si le fonds de ce qu’elle avance est rempli de vide ou déborde de non sens !!

Mais la thèse de la défaite de Sarkozy n’est pas du fait que de Royal, mais de Sarkozy lui-même !!
Un souvenir pour illustrer mon propos : extrait d’un texte écrit par Laurent sur son blog « Gaulliste donc Villepiniste »

« Je commence à bien la sentir cette campagne » : cette phrase de Nicolas Sarkozy pourrait bien marquer a posteriori le point haut de sa campagne avant la chute. Cette déclaration rappelle tellement la situation d’il y a 12 ans qu’il est difficile de croire qu’il soit à nouveau tombé dans le panneau des sondages. Même s’il est vrai que la campagne de Ségolène Royal n’allait vraiment pas bien, ne disait-on pas la même chose de Jacques Chirac mi-février 1995 ? Si la candidate du PS arrive à créer une nouvelle dynamique (comme les premiers chiffres semblent l’indiquer), alors l’inversion de tendance peut mettre le candidat de l’UMP dans la même position qu’Edouard Balladur.

Le phénomène se confirme !
Comme Royal le dit, « elle prend son temps », alors que de l’autre côté, on précipite les évènements !!
En campagne depuis des années, programme ou plutôt inventaire de mesurettes toutes pratiquement dévoilées, soutiens et ralliements presque complètement effectués et……(et il y en a beaucoup d’autres) sont une partie des conditions nécessaires d’un échec cuisant du candidat !
Les analyses qui disaient « il est parti beaucoup trop tôt », « Sarkozy ou la machine à perdre », vont éclater en plein jour !!

Toujours est-il, et c’est ce qui nous importe, la candidature de Dominique de Villepin se justifie plus que jamais puisqu’elle représente le meilleur des risques !!!!
CELUI DE GAGNER !!!


Dominique de Villepin ou une certaine vision de la France !!!!!

Anonyme a dit…

@ Lucide
Analyse juste mais il semble que DdV ait choisi une autre voie. Il faut aussi respecter son choix. J'ai envoyé un mail au PM via le site du PM. La réponse (rapide) de son secrétariat est très polie mais vide. S'occuper de la paix, de la culture et de l'éducation, n'est-ce pas la mission de l'UNESCO? A creuser....